QUE FONT-ILS?

3 - Congrès de la SFECAG 2018 à Reims

Le congrès annuel de la SFECAG 2018, s’est tenu du 10 au 13 mai à Reims pour la deuxième fois (le premier s’était tenu en 1985 !). Nous avons eu le droit jeudi 10 mai à l’auditorium de Saint-Jean-Baptiste de la Salle à une conférence donnée par Maxence Poirier et Philippe Rollet sur 30 ans de fouilles préventives à Reims. Cette conférence fut d’une très grande qualité et animée par deux conférenciers passionnés ; elle fut aussi un hommage à François Berthelot, qui nous a quitté récemment. Ensuite, pendant 3 jours, nous avons eu toute une série de communications, en particulier sur la céramique régionale et ensuite sur la céramique antique en France et en Europe. Les communications des intervenants étaient d’une très grande qualité et nous ont permis de parfaire nos connaissances sur la céramologie. Pour les congressistes qui le désiraient, le samedi après midi fut consacré à la visite de la ville de Reims à travers des parcours différents et ces derniers purent découvrir les vestiges et monuments de notre ville. Le samedi soir fut consacré à la prise, pour ceux qui le voulaient, à un repas pris en commun dans les Halles du Boulingrin. Le dimanche après une matinée de communications, le congrès s’est conclu dans une satisfaction générale. Ce congrès à été un succès avec presque 200 participants, tous très attentifs, bravo au Staf et à l’équipe de la SFECAG qui ont organisé et mené cette manifestation de main de maître. Je rappelle que toute ces personnes, président de la SFECAG compris, sont des bénévoles et nous réservent un accueil chaleureux quand nous avons besoin de leurs connaissances. Encore bravo à la SFECAG.  Je vous conseille de rejoindre ce puits de connaissance.

Patrick PRILLIEUX – Président GEACA


2 - Une visite à la dame de Vix

Le musée de Châtillon sur Seine, en Côte d'Or, au nord de la Bourgogne, dans l'ancien pays des Lingons, offre à ses visiteurs de belles collections tant dans le domaine de l’ornithologie que de l'histoire et l'archéologie, locales. Bien entendu, l'attraction principale reste la tombe de la « Dame de Vix » avec tout son mobilier funéraire du 6è siècle avant notre ère . Là, la réalité dépasse l'imagination.
 Nous y retrouvons un condensé du savoir-faire de tous les artisanats de l'époque.  C'est aussi une bonne illustration des relations des Celtes avec le reste de l'Europe.
Le fameux chaudron, clou de l'exposition, provient d'un atelier du sud de l'Italie. Les spécialistes n'ont pas encore percé tous les secrets de sa fabrication. Le bronze utilisé se prête mal au travail nécessaire pour réaliser une cuve de 1,5 mm d'épaisseur et pourtant. Les fresques du col et les anses sont d'une manufacture digne des plus belles collections antiques que nous pouvons admirer dans les grands musées.
Mais il ne faut pas oublier les autres objets, tout aussi admirables. Un torque en or de fabrication local, semble-t-il. Un phiale en argent et des poteries témoignent des relations étroites avec le monde méditerranéen. Un collier d'ambre, diorite et serpentine, trouve sa matière première dans le nord de l'Europe. Même les restes des parties métalliques du char funéraire atteste un savoir-faire bien évolué en charronnage.
Cette dame de Vix devait tenir un rang social élevé qui n'est pas encore défini : prêtresse, princesse, reine… ? Elle est morte assez jeune, vers 35 ans, sans enfant et handicapée.
Les découvreurs du site et les autorités de Châtillon ont su, malgré les pressions, garder, restaurer et mettre en valeur le patrimoine de leur région. C'est le laboratoire d'archéologie des métaux de Jarville-la-Malgrange près de Nancy qui paracheva la dernière restauration.
Comptez une demi-journée pour apprécier les explications d'un guide qui saura faire valoir toute l'originalité du lieu.
A deux pas de là, les fouilles récentes à Lavau près de Troyes nous promettent aussi de bien belles découvertes comparables à celle de Vix.

 

Alain MORISOT


1 – Dessobriga

Depuis 2014, je participe aux fouilles de l’oppidum protohistorique de Dessobriga, et de l’occupation romaine qui lui a succédé. Implanté au cœur de la Castille, entre Valladolid et la côte cantabrique, le site est situé au croisement de deux voies qui ont largement contribué à son développement et expliquent sa très large chronologie (du premier âge du Fer au iie siècle ap. J.-C.). Au cours des quatre premières campagnes de fouille, l’attention a été portée sur quatre aspects : l’habitat du premier âge du Fer (cabanes de forme ronde), le système défensif complexe de l’époque vaccéenne (deuxième âge du Fer) et la nécropole associée à cette occupation. Enfin, depuis deux ans, les fouilles se concentrent sur un bâtiment aux dimensions monumentales dont la construction remonte à la fin de l’époque vaccéenne, quelques décennies avant notre ère, mais dont l’occupation perdure au début de l’occupation romaine (vers 20-10 av. J.-C.). Ce monument, dont la fonction est encore incertaine (espace de stockage ?), illustre ainsi de manière particulièrement intéressante la transition entre les occupations celte et romaine. Outre ma participation aux fouilles proprement dites, je remplis au sein de ce projet les fonctions de numismate et d’épigraphiste. Si les inscriptions sont exceptionnelles sur le site (mais d’autant plus passionnantes !), l’ensemble monétaire s’est révélé être l’un des plus fourni et des plus intéressants de la région d’un point de vue historique !


Photographies: ©E. Martín Hernández.

Pour en savoir plus sur le "Projet Dessobriga" : http://dessobriga.com/
 
Simon Cahanier

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